Combattre le sionisme

Pierre Stambul, enseignant à la retraite, est militant communiste libertaire, vice-président de l'UJFP (Union française juive pour la paix).

Combattre le sionisme, vidéo de 49 minutes, découpée en 2 parties :

Sionisme = apartheid, 14 minutes

Dans les territoires occupés, 35 minutes

Dernier livre de Pierre Stambul paru

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Commentaire reçu :

Partie 1 sur le site en général

Ce site est le bienvenu. C'est un effort qui réclame du temps, de la disponibilité, en plus de la recherche des sujets, la réalisation des documents audio-visuels etc. 
Dans cette série d'entretien, j'ai remarqué que deux sujets qui m'interpellent particulièrement, sont "traités" par Pierre Stambul (UJFP) 
Combattre le sionisme + Solidarité avec Georges Ibragim Abdallah. 
J'aurais aimé que ces deux sujets soient traités par un colonisé (Palestine) et un révolutionnaire (G.Ib.Ab.) qui va au delà des questions juridico-humanitaires... 
On peut être d'accord avec Pierre Stambul sur le constat (sans entrer dans les détails), mais quelle est la solution de ce problème de colonisation de peuplement (le "grand remplacement" ?), de négation de l'existence des autochtones et le problème des réfugiés et leurs descendants?  
Il ne suffit pas de reconnaitre ce qui s'est passé en 1947/1949 et de se réconcilier" ou de "repentir"... 
D'autres vidéos donneront la parole aux colonisés (ées) peut-être?
  
 Partie 2, à propos de la vidéo « combattre le sionisme » - Pierre Stambul

« Apartheid » :
Les autochtones subissaient le racisme. Ils étaient dans des « camps ». Ils travaillaient (surexploités) et résidaient en Afrique du Sud.
Le mouvement sioniste (dont « Histadrout », syndicat « corporatiste de type fasciste, employeur et propriétaire d’entreprises) imposait le « travail juif », bien avant la création officielle de l’Etat sioniste. Les Palestiniens sont expulsés de leur patrie. Cette expulsion est planifiée depuis près de trente ans, avant la création de l’Etat sioniste. Plusieurs textes et déclarations de dirigeants sionistes confirment cette planification…
L’apartheid n’est qu’un aspect. Le fond est une question d’occupation, une colonisation de peuplement avec 531 villages détruits et 800 mille à 850 mille Palestiniens expulsé(e)s, hors de leur pays.

« Les territoires occupés »
Lesquels ?
Toute la Palestine est occupée. L’occupation (armée) et le remplacement de la population autochtone ont commencé avec la naissance du mouvement sioniste, organisé, bien financé et bien armé.
L’occupation de 1967 complète celle de 1947/1949

L’Etat sioniste ne vise pas que la Palestine. C’est un Etat qui est né et qui s’est imposé avec l’aide de l’impérialisme. Il occupe des territoires arabes. Pas seulement le territoire syrien (Le Golan) mais aussi une partie du Sinaï, une partie de la Jordanie. Les accords avec les régimes arabes ont « légalisé » ces occupation.
L’armée sioniste (avec le soutien us et Otan) a bombardé (et bombarde encore) des territoires arabes en Syrie, Iraq, Libye, Tunisie… Les services de renseignements français, européens et américains participent aux  assassinats de militants arabes à Paris, Rome, Londres, Bruxelles, depuis les années soixante (Paris : Mehdi Ben Barka, Mohamed Boudia, Mahmoud Hamchari, Bassel Koubaïssi, Mahmoud Salah…)

« Démocratiser » ou « désioniser »  l’Etat sioniste ne résout pas la question palestinienne…

J'ai "assisté", en présentiel, à plusieurs interventions de Pierre Stambul. Ce n'est donc pas une "découverte". Je persiste à dire que le fond de la question palestinienne est l'usurpation d'une terre (dans le sens de "patrie") qui a engendré un problème de réfugiés. Ce n'est pas seulement une question de ségrégation (apartheid), c'est pire. La colonisation de la Palestine est une sorte de synthèse entre la colonisation de l'Irlande (du Nord) ou la Kanaky, où les autochtones sont devenus minoritaires, l'Amérique, l'Australie, la Nouvelle Zélande, où une population européenne a remplacé la population autochtone, l'Afrique du Sud, où les autochtones qui restent sont discriminés... C'est une colonisation de peuplement qui falsifie l'Histoire, transformant l'ancien testament en livre d'histoire...
Le sionisme est une idéologie coloniale qui a eu le soutien de l'impérialisme. Hertzel le reconnait dans sa correspondance avec les gouvernements français, britannique, russe... Les féodaux arabes ou turcs qui habitaient Beyrout, Damas ou Constantinople, ont vendu la terre aux missionnaires allemands, russes ou aux pionniers sionistes. Aucun des régimes arabes actuels n'est "indépendant". Ils sont tous, y compris l'OLP, avec Arafat ou Abbas, surtout depuis les "accords d'OSLO", des représentants (agents) des puissances impérialistes. Ces régimes arabes traitent directement, au grand jour ou dans les coulisses, avec les dirigeants sionistes. J'espère que c'est clair.

Par conséquent, la phase actuelle est une phase de libération nationale, pour l'autodétermination et  l'indépendance. Ce qui est difficile sans la participation des peuples arabes, du moins des pays limitrophes de la Palestine. Certains, dont je fais partie, auraient aimé que ce soit une lutte pour la libération nationale, économique et sociale...

Les moyens: Tous les moyens possibles, disponibles et à inventer. Les colonisés (les pauvres aussi) se défendent comme ils peuvent. "Le choix des armes" est un privilège dont ils ne bénéficient pas.   
Dans quel objectif? On n'en est pas là encore, mais toute lutte doit avoir un programme, des objectifs immédiats et lointains... Le retour des réfugiés et leurs descendants, la maîtrise de la propriété collective de la terre et des richesses (contrairement à l'Afrique du Sud), rétablir les droits du peuple palestinien.

Les colons ont eu des privilèges sur la terre (dans le sens de patrie) des "autres" (goyim). Ceux qui préfèrent rester doivent perdre ces privilèges (encore une fois, contrairement à l'Afrique du Sud), accepter avoir les mêmes droits et devoirs que les "autres".

Réponse de Pierre Stambul :

Est-ce que je me trompe ?

Bien sûr la "solution", "vivre ensemble dans l'égalité des droits" est rigoureusement impossible dans le cadre du capitalisme.

Bien sûr, il y a une bourgeoisie palestinienne et, le plus souvent, elle collabore. Dans nos discussions avec Georges Abdallah, il en parle beaucoup, il parle même de "bourgeoisie comprador".

Mais le seul moteur possible pour une révolution en Palestine, c'est l'oppression coloniale du fait que c'est elle avant tout qui empêche l'économie et la société de fonctionner.
Et s'il y a une rupture un jour dans le front intérieur en Israël, ça voudra dire qu'il y a eu des sanctions et que la société israélienne en paie le prix.

Donc je ne serai pas d'accord avec des gens qui pensent qu'il faut attendre une situation révolutionnaire pour combattre le sionisme.